mercredi 1 juillet 2009

Pôle 1: des spectacles

(programmés X fois par jour): A la recherche de nos démons enfouis (ou "gratter là où ça dém'ange"?)

Il s'agit de spectacles (1/2 heure maxi), mis en scène et joués par des professionnels mais dont l'écriture va être en grande partie collective à partir des contributions de chacun durant tout l'été (mais si possible au plus vite!).


Trame générale

Un drôle d'engin élévateur, muni d'une drôle de caméra vient se positionner. Dans le cadre de l'enquête en cours sur les anges et les démons, les experts ont repéré qu'à cet endroit là, les probabilités de trouver des traces de nos démons enfouis sont importantes (Quelque chose qu'on se cache? qu'on nous cache? qu'on préfère oublier? qu'on oublie de prendre en compte?). Tout ça parce qu'un grand morceau de fronton avec les 3 lettres ITÉ gravées dessus à été sorti du sol à cet endroit là.

Pour rendre compte en direct des découvertes, d'importants moyens ont été mobilisés: un grand écran permet de retransmettre en direct les analyses de l'ordinateur (analyse bête et méchante, pas diplomatique du tout, dévoilant des éléments qu'on aurait préféré ne pas mettre à jour...). Pour les commenter deux personnages sont présents micro en main, l'un ressemblant étrangement aux angéliques animateurs de TV présents sur nombre d'écrans, l'autre rassemblant toutes les expertises possibles dans une seule personne (mais comment fait cette personne pour tout savoir sur tout??).

La caméra/scanner commence à officier. Différents éléments apparaissent :
  • un ancien tramway apparait à l'image, chauffeur encore en place, sous les strates de voitures des différentes époques depuis sa disparition?
  • en passant sur un étrange tuyau, le scanner révèle tout ce qui passe dans ce tuyau à finance, relié aux banques présentes sur le boulevard (les sommes virtuelles et astronomiques défilent, les connexions avec les paradis fiscaux sont apparentes, les détournements de tuyaux aussi, etc)?
  • puis le scanner passe au dessus d'un bac à fleur ou contre un arbre du boulevard (une drôle d'herbe folle apparait à l'écran, complètement déjantée par l'accumulation des gaz d'échappement? Heureusement que ça ne produit pas le même effet chez les humains... Le scan réussi à explorer jusqu'aux racines, gardant la mémoire d'une vie souterraine coincé dans le béton/goudron? Horreur! la quantité de polluants présents dedans apparait à l'écran! Mais les animateurs sont là pour diplomatiser l'affaire. Visiblement ils sont passés maitres dans l'art du "green washing", pour réussir à verdir le problème, quel qu'il soit. Les infos brutales et franches s'affichent en gros sur l'écran, générées par l'ordinateur: à eux de s'en débrouiller, même si ça ne les arrange pas d'avoir à prendre en compte ce genre d'infos... Ils auraient préféré un bon commentaire historique bien lisse, qui caresse dans le sens du poil les amateurs d'anecdotes du passé, faisant remonter de bonne vieilles images d'épinal de traces d'anges ou de démon...
  • et voilà qu'en s'éloignant du bac à fleur, le scan passe au dessus d'une poubelle... Tous les signaux s'allument! Impossible pour les animateurs de ne pas laisser faire l'ordinateur. Le zoom se met en marche: c'est la peau de banane qui dépasse qui l'intéresse... une peau de banane? D'où vient-elle? Comment est-elle arrivée ici? Que contient-elle? On voit apparaitre un trajet considérable traversant la planète pour arriver sur la table angevine. Le pot de yaourt juste à côté, c'est pire: ils réussissent à arrêter le scan...
  • mais, en déplaçant le scan, un ouvrier passe malencontreusement dessous: à nouveau, les signaux se mettent au rouge... Une drôle d'image apparait, matérialisant ses désirs et ses peurs, ses passions positives, constructives (il est amoureux, il tente de vivre dans une "sobriété heureuse" qui lui suffit bien...), et celles bien plus inavouables (sa toxicomanie vis à vis de l'argent, sa fascination pour la consommation...De quel pays arrive-t-il?). Le débat s'entame sur ce qui est du ressort du démon ou de l'ange... Son bleu de travail, passé lui aussi au scan, pourrait bien révéler des facettes cachées...
  • ….......

Sur ces thèmes et/ou sur d'autres (encore à travailler, à compléter et à écrire dans le détail), rythmés par les déplacements du scanner et les projections correspondantes sur l'écran, les deux acteurs s'expriment, commentent :
  • un tantinet caricatural dans leurs rôles respectifs d'animateurs angéliques ou d'expert 'je sais tout'; ils doivent d'abord nous faire rire ou sourire
  • mais le scanner sera là en toile de fond pour rappeler certaines réalITEs peut-être plus brutales
  • C'est le grand écart entre les deux perceptions qui devrait, sans grand discours ou démonstration, nous interpeller et nous poser des questions sur nous mêmes , ce que nous acceptons (ou pas) , laissons faire (ou pas ) en notre nom...

2 commentaires:

  1. J'en reviens toujours à "3 démons" de notre époque (cf commentaire précédent) : mort, misère, nature sauvage. 3 "choses" qui nous font peur, que l'on ne veut pas affronter, et que l'on "enterre".

    Chaque démon peut être matérialisé, la matérialisation étant analysée par le scanner.


    1/ MISERE : Le scanner détecte quelqu'un assoupi dans la faille.

    A partir de là, le jeu consiste à faire que le scanner soulève de plus en plus le voile sur l’identité et la situation de cette personne... rendant le présentateur dans une situation de plus en plus inconfortable, passant en revue tous les (mauvais) arguments pour ne pas prendre en considération cette personne.

    Ex :
    Scanner informe ... >>> réaction du présentateur
    > un inconnu assoupi >>> réaction sécuritaire : « vous n’avez rien à faire ici : zone de fouilles »
    > un ouvrier du chantier en fait >>> réaction autoritaire : « on ne vous paie pas pour dormir sur le chantier ! »
    > un ouvrier dont le statut adminstratif est… >>> réaction d’inquiétude : panique du présentateur qui craint qu’on dévoile les conditions d’engagement (possibilité qu’il soit sans-papiers)
    > un ouvrier dont le statut adminstratif est en règle >>> réaction paternaliste : « Bien sûr qu’il est règle. Nous n’exploitons pas des sans-papiers. Tous nos employés sont en règle. »
    > un ouvrier saisonnier travaillant pour un sous-traitant venant du Balouchistan >>> réaction du type « tout le monde le fait » : « Nous vivons avec notre temps (la mondialisation) et sommes ouverts sur le monde »
    > payé 1500 roupies par mois, soit en fait 75 euros >>> réaction caritative : « 75 euros, ça paraît pas beaucoup, mais pour eux, c’est énorme, c’est des rois quand ils rentrent dans leur pays »
    > conditions de travail déplorables ici : l’ouvrier est logé sur le chantier, ce qui explique sa présence dans la faille >>> réaction de déni : « Nous ne sommes pas responsables de ce que fait le sous-traitant »
    … je n’ai pas de chute

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  2. 2/ NATURE SAUVAGE : Le scanner détecte des herbes folles qui poussent dans la faille créée au milieu du bitume

    L’idée principale est de s’interroger : sont-ce les herbes qui sont folles ? ou l’homme qui veut maîtriser la nature ?

    Le scanner détecte les herbes folles.
    > Présentateur : « Attention, si la végétation envahit la faille, cela va remettre en cause les fouilles en cours » >>> pesticides à fond pour éliminer l’herbe folle.
    > Expert : « ce n’est pas très écologique de supprimer toute la végétation »
    > Présentateur : « vous avez raison. Nous sommes pleinement engagé dans le développement durable et donc nous allons mettre un carré de gazon ici » >>> réapparition d’une herbe folle ou d’un insecte >>> pesticides à fond
    > Expert : « Attention quand même à ne pas en mettre trop »
    > Présentateur : « Ne vous inquiétez pas, c’est du gazon génétiquement modifié hyper résistant. Et au pire, on mettra du gazon en plastique, on ne voit pas la différence à la caméra. »

    En terme de mise en scène, j’avais imaginé :
    - des comédiens costumés en herbe folle, style hippies ?
    - poursuivis par des techniciens ressemblant à des infirmiers (d’asile de fou) armés de pulvérisateur géant
    - des comédiens costumés en brin de gazon, habillés en uniforme et marchant au pas (chantonnant : « Le ga-zon / il n’y a que ça de bon / ça reste droit / ça déborde pas »).


    3/ MORT : Le scanner détecte un cadavre dans la faille ou sous le bitume à proximité.

    C’est la partie que j’ai la moins « creusée ».
    J’imagine un présentateur hyper-enthousiaste à la découverte du cadavre : « peut-être est-ce St Aubin ?! » (du X ou XIIème siècle). Le scanner commenté par l’expert déroule des données techniques : on a une grande distance à la mort. Puis les données finissent par indiquer que le cadavre est très récent (quelques mois ou un mois même) : il n’y a plus la même distance à la mort qui se rapproche : l’attitude change. Cela devient répugant, indécent. On peut imaginer que l’expert continue ses commentaires style « Les experts » (série TV américaine), toujours techniques. Le présentateur n’en peut plus, veut évacuer le sujet, « enterrer » l’affaire (l’enquête va retarder le chantier / ou ça lui rappelle une mort proche).
    Au final, le scanner peut fournir des données sur la vie qui grouille autour du cadavre.

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